Fanny Faria est illustratrice et directrice artistique indépendante. Formée à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc de Tournai, elle s’est spécialisée en direction artistique à l’Institut Supérieur des Arts Appliqués (LISAA). En 2024, elle devient illustratrice freelance et remporte le Prix Jeunes Talents des Agents Associés dans la catégorie illustration. Son univers singulier est composé de couleurs vibrantes et d’une nostalgie assumée. Elle puise son inspiration dans la pop culture des années 90 pour travailler avec l’édition et la presse, avec des maisons comme les Éditions du Chêne ou Marabout.
Silencio est une invitation à explorer les méandres de l’inconscient, un voyage où douceur et étrangeté s’entrelacent. Chaque image révèle les fragments d’un récit oublié, une mosaïque de souvenirs et de sensations qui crée un tableau mystérieux et familier à la fois.
Les scènes évoquent des lieux hors du temps : la lumière douce d’une nuit d’été, un crépuscule incertain, une voiture figée au bord d’une falaise, un lit dérivant au milieu de l’océan… Ces détails murmurent des histoires à demi-effacées. Pourtant, derrière cette apparente quiétude, une tension insaisissable persiste, comme un secret impossible à percer.
Les illustrations nous plongent dans ces eaux troubles, à la frontière entre rêve et réalité. Le souvenir devient un puzzle intime à reconstituer. Les perspectives se déforment, les objets du quotidien ont valeur de symbole, et les espaces vides s’emplissent d’une présence quasi imperceptible.
À la manière d’un rêve, Silencio n’offre pas de réponses évidentes mais nous invite à ressentir plutôt que comprendre, à se laisser emporter quelque part où chaque élément s’ouvre vers un ailleurs. C’est une exploration intérieure, une errance dans des instants suspendus où passé, présent et imaginaire se confondent.
Dans cet univers méditatif et énigmatique, le silence devient un langage, et l’étrangeté révèle une beauté fragile et poignante. Silencio, c’est ce fragile équilibre entre l’éphémère et l’intemporel, entre ce que l’on croit connaître et ce qui, toujours, nous échappe.