Avec le mouvement imprévisible du vent breton, Lili Wood nous emporte dans une promenade infinie longeant plages, dunes, côtes et champs de blé. Comme dans un rêve, on passe d’un environnement à un autre, du printemps à l’hiver, du temps doux à la tempête, mais toujours en suivant un chemin mystérieux dont nul ne connaît la destination. C’est la force du vent qui décide, qui nous pousse, et nous guide vers une direction plutôt qu’une autre. Dans ses dessins comme dans ses promenades, l’artiste se laisse guider. Du vent naissent le hasard et les surprises, un cheminement s’installe, chacun des dessins donne le chemin du suivant, comme un jeu de piste secret entre Lili Wood et le Vent.
Il y a un an, en mars 2020, l’artiste exposait ici « Les Carrés de Cancale », avec la mer au premier plan. Dans cette nouvelle exposition, vaste et généreuse d’une quarantaine de gouaches, Lili Wood dessine l’invisible, elle dessine le vent ! Ce vent qui se manifeste mais ne se voit pas, qui creuse les falaises, sculpte la mer, cabre les arbres, charge et décharge le ciel.
Une minuscule et frêle silhouette habite la plupart des dessins de cette exposition. Cheminant dos au vent dans un paysage immense et tourmenté comme indifférente à la tempête qui se prépare. Immobile dans la contemplation d’un paysage qu’on devine beau à couper le souffle. Ou les bras en l’air, dansant face au vent. Une puissance presque mystique se dégage de ce petit personnage à première vue fragile et vulnérable. Son ombre démesurément grande et longiligne ressemble à un totem, comme si Lili Wood avait choisi l’allégorie du vent pour représenter des forces tapies en nous et qui nous transcendent.
Ecoutez Lili Wood parler de son exposition, sa technique, ses inspirations, avec le 1er épisode des podcasts maison "La Bonne Aventure" (guests : Groduk & Boucar) :