Seula est une amoureuse des villes. En grande voyageuse, elle bat le pavé d’Est en Ouest, du Nord au Sud, elle s’arrête dans des mégalopoles, aux longs trottoirs, aux tours immenses, aux ponts qui enjambent des eaux pas toujours limpides. New York, Londres, Berlin, Seoul…. Dans ces villes tentaculaires qui nous gardent en otage comme des pieuvres géantes, Seula dessine le jour, dessine la nuit, dessine les saisons qui se suivent et les gens qui y vivent. Mais aussi et surtout, dans ses peintures à la gouache et à l'aquarelle, elle transpose avec une infinie douceur, la poésie et la beauté du monde urbain. Les perspectives donnent le vertige, les ciels sont vastes, les façades inondées de soleil ou plongées dans les bleus de la nuit, ressemblent à des cathédrales. La ville est sublimée, majestueuse et impressionnante.
« Blue in City » évoque à la fois la couleur bleue très présente dans cette exposition et l’humeur bleue, le « blues », le vague à l’âme. Dans ces paysages grandioses, se dissimule souvent un petit personnage, sa taille est minuscule, dérisoire, comparée à l’immensité du décor, fragile représentation des habitants de ces grandes villes et évocation subtile de la solitude ou d’une certaine forme de mélancolie qui ressemble à du spleen.
Les confinements ont provoqué un désamour des villes. Cette exposition est un superbe hommage pour ces monstres magnifiques, comme l’avant-goût d’une possible réconciliation.