Interview LAHO
I N T E R V I E W
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LAHO expose à la SLOW Galerie du 4 au 29 juillet 2017.
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LAHO, « La » de Lola et « o » de Tinnirello? Qu’est-ce que ça signifie? Laho fait référence aux éléments situés en hauteur/altitude: l’espace, le ciel, les volcans. Ce pseudo est aussi lié à mon imagination et mon inconscient. J’ai pris l’habitude de noter mes rêves, et les associations d’idées qu’ils contiennent servent mes illustrations. |
En plus de mes rêves, je m’inspire beaucoup d’ambiances, de scènes anecdotiques de rues. À partir de ces observations, je crée ainsi des récits incongrus. |
Je note mes rêves et je les dessine. Une fois l’idée précise en tête, je m’attaque au crayonné et à la couleur, sans esquisse préparatoire. Le résultat est rapide. C’est le temps de réflexion qui est assez long. Des compositions s’assemblent et prennent forme. Pour ce qui en est des titres, je les trouve après-coup.
En parlant de titres, pourquoi celui de Gardienne pour un de tes dyptiques? Ces personnages sont nés lors de la réalisation d’une fresque pour un festival à Caen. Ils apparaissent aussi dans mon dessin Refuge. J’avais rêvé de quelque chose à préserver, les gardiennes gardent ce secret. Mais le nom pour ces êtres est venu plus tard. À Caen, à côté d’un campement de migrants, de lieux désaffectés, des prostituées en marge de la ville, je pense aux gardiennes qui veillent et protègent ces femmes qui travaillent de leurs corps, symboles de féminité. |
C’est vrai qu’il y a moins de contraste. J’étais dans une période d’expérimentation de nouvelles techniques et de manière de dessiner. Pour cette production j’ai utilisé des blo-pen. Dans la démarche et le résultat, le côté ludique est présent. On peut penser à un parcours dans un square ou à un circuit. |
Il s’agit de ma première exposition solo et j’ai voulu reproduire une idée de foisonnement qui se retrouve dans mes stands quand je participe à des salons de micro-edition. Mais ici, la scénographie est bien structurée pour apporter de l’équilibre face aux oeuvres déjà riches en informations. L’oeil ne doit pas se perdre. |
Songes mêle rêverie et plaisir. Je venais de revoir Mulholland Drive [ndlr de David Lynch, 2001]. Dans ce film, un plan montre les deux personnages principaux allongés dans un lit. Leurs deux bouches qui se rencontrent, forment une bouche nouvelle qui symbolise l’union entre deux êtres. C’est la première illustration qui était destinée à cette exposition. Le format initial était un A4. J’ai décidé d’en faire une sérigraphie pour volontairement travailler le jeu de matières et choisir par la suite un format plus grand, pour un résultat époustouflant [rires]. |
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J’aime l’imagerie mystique et ce petit autel met en lumière cette idée. J’ai commencé la céramique il y a un an. Les pièces, du point de vue technique, ne sont pas bien réalisées mais l’important était de m’exprimer autrement. Le résultat n’est pas un bel objet mais ironiquement, il est placé sur un piedestal. À l’inverse de mes dessins, l’aspect brut est transmis/visible.
Pour conclure, j’aimerais que tu me parles de ton collectif Cari Medley. Est-ce que Teo Nguyen que j’ai rencontré à l’école a un style plutôt graphique et moi illustratif. Il est à Toulouse et je travaille à Lyon. On doit relancer le duo, surtout qu’on ne reçoit que des compliments! |